Fond vraiment vert?

Bonjour,
Quelque chose m’échappe avec les fonds verts.
Parmi ceux proposĂ©s et qui permettent une trajectoire Ă  1,5°, il y a un amĂ©ricain Ă©co-responsable. J’ai recherchĂ© le contenu du portefeuille et j’ai trouvĂ© CocaCola, pourtant souvent Ă©pinglĂ© pour la pollution des plastique et l’usage de l’eau ?
Est-ce que d’autres lignes du portefeuille permettent de contrebalancer ?
Est-ce que pour des amĂ©ricains, c’est dĂ©jĂ  pas si mal ? :grin:
Est-ce qu’associer des entreprises moins vertueuses permettent d’avoir un meilleur rendement et donc d’augmenter les investissements vers des entreprises plus vertueuses mais qui rapportent moins ?
Je vous remercie si vous avez des réponses.

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Intéressé aussi par la réponse :smile_cat:

J’ai trouvĂ© un fil de discussion qui y rĂ©pond en partie.
Je sais bien que Coca (et Pepsi, ne soyons pas sectaire) ne finance pas les Ă©nergies fossiles et ne fais pas partie de la liste d’exclusion, cela fait toujours bizarre de le voir lĂ .

Bonjour @Peio, bonjour @guillaume.cou,

Effectivement, vous l’avez compris, au sein d’un mĂȘme fonds, nous pouvons avoir des entreprises qui ont une intensitĂ© carbone plus importante que d’autres Ă©tant donnĂ© que nous n’avons pas la main, in fine, sur les entreprises finales. A contrario, de par notre mĂ©thodologie s’appuyant sur l’analyse de l’empreinte carbone de l’ensemble des sociĂ©tĂ©s, une trajectoire de maximum 2 degrĂ©s et une exclusion des Ă©nergies fossiles, nous retrouvons davantage de sociĂ©tĂ©s qui prĂ©sentent des objectifs de rĂ©duction d’émissions ambitieux et des solutions rĂ©elles et innovantes pour la transition Ă©cologique. Exemple : Sunrun, Chargepoint, ou Darling Ingredient.
En revanche, il ne s’agit pas d’une moyenne Ă  proprement parler puisque notre mĂ©thodologie identifie les secteurs Ă  contribution importante dans la transition et va leur donner une pondĂ©ration plus importante dans le calcul de la trajectoire de rĂ©chauffement climatique. Par exemple, l’énergie prĂ©sente un enjeu plus important que le secteur de la santĂ©. De ce fait, une sociĂ©tĂ© du secteur de l’énergie aura une contribution plus importante (positive ou nĂ©gative) dans le calcul de la trajectoire de rĂ©chauffement climatique.

Je me permets Ă©galement de vous fournir quelques Ă©lĂ©ments sur notre mĂ©thodologie. Pour rappel, les portefeuilles Goodvest sont entiĂšrement alignĂ©s sur l’Accord de Paris et notamment sur une trajectoire de rĂ©chauffement climatique de maximum 2 degrĂ©s. Nous excluons toutes les entreprises impliquĂ©es dans la production et l’extraction d’énergies fossiles et surtout, nous dĂ©passons les labels qui ne sont pas suffisamment exigeants sur l’aspect Ă©cologique. C’est pourquoi nous analysons toute l’empreinte carbone des entreprises sous-jacentes (aussi bien directe qu’indirecte) grĂące Ă  notre partenaire Carbon4 Finance, donc sur les 3 scopes d’émissions de CO2 : les Ă©missions directes (scopes 1 et 2) et indirectes (scope 3) - en amont (fournisseur) et en aval (utilisateur final). Nous ne nous arrĂȘtons pas qu’au label et procĂ©dons Ă  une rĂ©elle Ă©tude extra-financiĂšre de nos supports d’investissements de maniĂšre Ă  tenir de l’empreinte carbone dĂšs la construction du portefeuille.
Au-delĂ  de l’empreinte carbone actuelle d’une sociĂ©tĂ©, nous tenons Ă©galement compte de sa capacitĂ© Ă  contribuer Ă  la transition Ă©nergĂ©tique et climatique, de la pertinence de ses choix stratĂ©giques, de la prise en compte des enjeux Ă©nergĂ©tiques et climatiques mais Ă©galement de ses objectifs de dĂ©carbonation futurs.

De ce fait, lors de l’analyse, nous tenons compte à la fois :

  • Des Ă©missions induites rĂ©sultant des activitĂ©s d’une entitĂ©. Ces Ă©missions comprennent les 3 scopes comme nous l’avons dĂ©jĂ  indiquĂ©.
  • Des Ă©missions Ă©conomisĂ©es : Elles mesurent la contribution d’une entitĂ© Ă  l’attĂ©nuation du changement climatique (sur les 3 scopes) et se divisent en 2 catĂ©gories :
    • Les Ă©missions Ă©vitĂ©es : La diffĂ©rence entre les Ă©missions induites par l’entitĂ© et une situation de rĂ©fĂ©rence. Le calcul des Ă©missions Ă©vitĂ©es est diffĂ©rent pour chaque sous-secteur, en fonction de sa capacitĂ© Ă  contribuer Ă  la transition vers une Ă©conomie Ă  faible Ă©mission de carbone.
    • Les Ă©missions rĂ©duites : C’est la diffĂ©rence entre l’intensitĂ© carbone actuelle de l’entitĂ© avec celle d’il y a 5 ans. Cela met en avant les amĂ©liorations de l’efficacitĂ© de l’entitĂ©.
      L’analyse tient Ă©galement compte de la pertinence des choix stratĂ©giques d’une sociĂ©tĂ©. Sont-elles plus Ă©conomes par rapport au secteur ? Les dĂ©cisions prises aujourd’hui sont-elles les bonnes ? Au-delĂ  des entreprises qui contribuent de maniĂšre Ă©levĂ©e Ă  la transition Ă©cologique, cette analyse nous permet de sĂ©lectionner des sociĂ©tĂ©s qui mettent en Ɠuvre les bonnes pratiques et qui, par leurs dĂ©cisions stratĂ©giques, vont limiter leur impact environnemental.

En revanche, pourquoi intégrer certaines sociétés si elles ne sont pas à 100% vertes ?
C’est notamment l’exemple de Coca-Cola par exemple (prĂ©sents dans l’ETF mentionnĂ©). D’une part, nous n’avons pas d’exclusion sur ce type d’acteurs de l’agroalimentaire et nous ne souhaitons pas exclure ce secteur en raison de ses dĂ©fis Ă  relever dans la transition. Nous nous concentrons sur diffĂ©rents secteurs nĂ©fastes, Ă  savoir le tabac, l’armement, les divertissements pour adultes et les Ă©nergies fossiles.
Ensuite, l’objectif n’est pas de contrebalancer la rentabilitĂ© ou non de certains acteurs mais de diversifier. Tous les secteurs, et les zones gĂ©ographiques, n’évoluent pas de la mĂȘme maniĂšre. Dans le cadre d’une allocation d’actifs efficiente, la clĂ© reste la diversification.
En effet, en plus de l’aspect environnemental, notre objectif est de vous proposer la diversification la plus forte possible, tant d’un point de vue gĂ©ographique que sectoriel, pour limiter le risque ainsi que les fluctuations de votre portefeuille. Nous devons donc concilier alignement avec l’Accord de Paris, diversification de nos investissements, liquiditĂ©s, et maĂźtrise du risque. À ce jour, cet ETF prĂ©sente les meilleures caractĂ©ristiques d’un point de vue carbone permettant de proposer une forte diversification sectorielle et gĂ©ographique (exposition aux actions amĂ©ricaines) et respectant notre cahier des charges dans leur globalitĂ©.
Nous nous assurons nĂ©anmoins du respect de notre cahier des charges avant tout investissement et prenons connaissance de l’ensemble des valeurs qui composent chaque fonds avant d’analyser leur empreinte carbone.

Les entreprises moins vertueuses (or cas d’exclusion) peuvent donc ĂȘtre intĂ©grĂ©es mĂȘme si nous faisons le maximum en amont pour limiter notre exposition Ă  ce type d’acteurs (de par notre mĂ©thodologie). Leur pondĂ©ration est donc naturellement moins importante via le calcul de l’empreinte carbone et des Ă©missions de CO2 Ă©conomisĂ©es. Nous rĂ©flĂ©chissons d’ailleurs Ă  Ă©tendre nos exclusions Ă  d’autres secteurs.

L’assurance-vie reste un investissement patrimonial dont le risque doit ĂȘtre maĂźtrisĂ©. C’est pour cela que nous passons par des fonds et que nous n’investissons pas encore dans des sociĂ©tĂ©s en direct.

Nous sommes bien Ă©videmment conscients de certaines imperfections de la finance. L’offre reste relativement limitĂ©e mais nous faisons le maximum pour sĂ©lectionner les meilleurs fonds d’un point de vue carbone tout en conservant une gestion diversifiĂ©e et liquide Ă  l’intĂ©rieur d’un contrat d’assurance-vie. Et dans le mĂȘme temps, nous continuons Ă  affiner cette mĂ©thodologie et notre sĂ©lection de fonds.
Nous ne manquerons pas de franchir le pas si d’autres acteurs, plus vertueux et aussi solides, proposaient une gestion à impact dans des conditions similaires.

C’est un long chemin pour y arriver, mais nous nous sommes pleinement engagĂ©s !

Je reste bien évidemment disponible si vous avez la moindre question quant à notre méthodologie et à notre sélection de fonds :slight_smile:

Matthieu

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Bonjour,
Je vous remercie de votre réponse.
Je sais que cela peut paraĂźtre tatillon mais c’est en proportion avec l’urgence climatique que je ressens (et j’ai bien l’impression en lisant ce forum que je ne suis pas le seul). Quand j’entends la derniĂšre pub de Wattwiller parler de leur boutieille eco-concue, alors c’est leur activitĂ© elle-mĂȘme qui pose problĂšme, cela me hĂ©risse le poil
 :face_with_raised_eyebrow:
Sinon, commencez vous Ă  voir une inflexion des fonds vers plus de vertu ? En tout ca, je suis en train de faire le mĂ©nage dans mes placements, et je n’hĂ©site pas Ă  leur donner la raison

Bonsoir @Peio,

Nous comprenons totalement !
Justement l’objectif est dans un premier temps de limiter au maximum de notre Ă©pargne qui est consĂ©quente au regard des dĂ©fis climatiques
 Et vous l’avez tout Ă  fait rappelĂ©. Chose que nous faisons grĂące Ă  notre mĂ©thodologie axĂ©e sur l’empreinte carbone en tenant compte des enjeux de chaque secteur dans la transition climatique.

NĂ©anmoins, il est impossible aujourd’hui de proposer une solution d’épargne neutre en carbone, en tout cas Ă  ce stade.
C’est pour cela que nous Ă©changeons rĂ©guliĂšrement avec les diffĂ©rents fonds pour leur donner notre vision de l’investissement responsable. Nous n’hĂ©sitons pas Ă©galement Ă  donner des raisons lorsque nous refusons le rĂ©fĂ©rencement d’un fonds par exemple. Et il est dĂ©jĂ  arrivĂ© que des sociĂ©tĂ©s de gestion tiennent compte de nos remarques (nous ne sommes pas les seuls j’imagine) et reviennent plusieurs mois plus tard avec un process de gestion ambitieux et cohĂ©rent avec les objectifs fixĂ©s par l’Accord de Paris.
Nous observons que de plus en plus de fonds veulent faire de l’investissement durable, modifient leur processus d’investissement, intĂšgrent des critĂšres environnementaux ou sociaux. Encore faut-il identifier les bons Ă©lĂšves, ce que nous faisons via notre mĂ©thodologie. Malheureusement, il reste encore des mauvais Ă©lĂšves et encore beaucoup d’imperfections
 Nous sommes convaincus que cela avance dans le bon sens quand nous observons le comportement des gĂ©rants d’actifs et leur volontĂ© de travailler avec nous, mĂȘme s’il reste encore BEAUCOUP de chemin Ă  parcourir.

Par ailleurs, vous avez totalement raison de donner des explications lorsque vous souhaitez rĂ©orienter vos placements. C’est Ă©galement l’objectif : envoyer des signaux aux acteurs financiers afin qu’ils tiennent davantage compte de ces critĂšres environnementaux et sociaux dans leurs investissements. En d’autres termes, faire Ă©voluer la finance traditionnelle vers un modĂšle cohĂ©rent avec les enjeux climatiques actuels.

Au plaisir d’échanger !

Matthieu

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