Bonjour Luc,
Merci pour votre message et vos remarques. Voici quelques éléments de réponse pour éclaircir la présence d’entreprises comme NVIDIA ou Tesla au sein de notre thématique Transition Écologique.
Pourquoi retrouve-t-on NVIDIA ou Tesla dans des ETF de « transition écologique » ?
Les fonds que vous mentionnez sont des ETF répliquant des indices construits selon des exigences d’investissement responsable, conformément à la réglementation PAB (Paris Aligned Benchmark), qui vise à aligner les investissements en gestion passive sur les objectifs de l’accord de Paris. Les indices Paris Aligned Benchmark partent d’un univers de départ (exemple : le MSCI World), puis réduisent progressivement cet univers en appliquant des critères, notamment :
- Des exclusions sectorielles et normatives
- Une réduction de l’intensité carbone par rapport à l’indice de départ
- Une réduction de l’intensité carbone dans le temps
Des entreprises comme NVIDIA ou Tesla font partie des principales capitalisations mondiales et sont largement représentées dans les indices boursiers mondiaux. Elles sont aussi présentes dans des indices PAB, dans la mesure où elles remplissent les critères mentionnés ci-dessus. Bien évidemment, ces indices restent perfectibles et la présence de certaines entreprises questionnable. Néanmoins, cette méthodologie permet a minima de sélectionner, dans leur secteur respectif, les entreprises les plus ambitieuses et/ou moins émettrices que leurs pairs.
Chez Goodvest, nous considérons pleinement cette ambiguïté, et c’est ce qui rend l’analyse de fonds à la fois complexe et essentielle.
Pourquoi retrouve-t-on ces ETF dans nos portefeuilles Goodvest ?
Pour rappel, nous analysons chez Goodvest des fonds d’investissement déjà présents sur le marché afin de sélectionner les fonds les plus ambitieux, nous permettant de construire pour nos clients des portefeuilles équilibrés d’un point de vue rendement/risque et pleinement compatibles avec l’accord de Paris. Goodvest n’a pas la mainmise sur l’ensemble des entreprises sous-jacentes des fonds : ainsi, la présence de NVIDIA ou Tesla ne résulte pas d’un choix direct mais de l’application rigoureuse de notre méthodologie scientifique :
- Exclusions sectorielles et normatives (énergies fossiles, tabac, armement, entreprises violant le pacte des Nation-Unies)
- Analyse de l’impact sur la biodiversité des entreprises sous-jacentes
- Analyse de l’impact carbone des entreprises et de la température d’alignement du fonds. Comme vous l’avez justement remarqué, cette analyse repose sur les émissions de GES (Scopes 1, 2 et 3), mais pas seulement ! Sont également pris en compte :
- La quantité de GES réduite et/ou évitée du fait des activités de l’entreprise, qui mesure sa contribution à l’atténuation du changement climatique.
- Une évaluation prospective des engagements et stratégies climatiques de l’entreprise :
- Stratégie de transition,
- Investissements en R&D bas carbone,
- Objectifs de réduction d’émissions,
- Gouvernance climatique.
Comme toute méthodologie celle-ci n’est pas parfaite, mais notre engagement est clair :
- Nous travaillons constamment à faire évoluer nos critères, en intégrant les meilleurs standards du marché et en s’appuyant sur des indicateurs scientifiques
- C’est d’ailleurs ce qui nous a conduit à créer notre propre fonds Goodvest Planet Ambition, en partenariat avec Sycomore AM, avec une approche encore plus fine qui nous permet d’exercer un droit de regard sur l’ensemble des sociétés sous-jacentes du fonds. Ce fonds se concentre sur des entreprises que nous appelons les « facilitateurs de la transition » : des acteurs dont l’activité contribue directement à la transition écologique.
- Selon nous, le terme « transition » de “transition écologique” désigne un mouvement vers un modèle plus soutenable. Cela implique :
- des compromis temporaires,
- des choix sectoriels équilibrés,
- Une distinction entre
- Les “transitionneurs”, qui évoluent vers des modèles plus responsables.
- Les “solutionneurs”, dont le cœur d’activité est déjà aligné avec la décarbonation.
- En particulier, l’intelligence artificielle constitue effectivement un enjeu majeur de notre époque, à la fois par son caractère innovant et les opportunités qu’elle offre, mais aussi par son aspect hautement énergivore. Néanmoins, force est de constater que celle-ci s’impose inexorablement dans nos usages : il s’agit d’une pratique à laquelle nous devons nous adapter au mieux. Il s’avère que l’IA présente aussi un potentiel notable pour accélérer le développement de technologies clés pour la transition (réseaux électriques intelligents, modélisation climatique avancée, etc.). L’enjeu reste de trouver un équilibre dans cette ambivalence.
- Enfin, nous mettons un point d’honneur sur la transparence car c’est aussi sur ce levier que nous souhaitons agir : méthodologie, fléchage des investissements, impact. Toute notre méthodologie est clairement détaillée et accessible publiquement sur notre site internet.
Pour conclure, nous pensons qu’il est nécessaire de prendre du recul sur la composition des portefeuilles et d’analyser l’impact dans son ensemble. Les portefeuilles Goodvest sont composés de milliers d’entreprises, combinant des acteurs développant des technologies clés pour la transition écologique, mais aussi des entreprises en transition qui décarbonent progressivement leurs activités. Notre méthodologie de sélection s’applique à l’ensemble des fonds d’investissement que nous sélectionnons, y compris les ETF, et chacun d’entre eux respecte pleinement notre cahier des charges.
J’espère que ces éléments auront pu répondre à vos interrogations. Votre regard critique est précieux, car il nous pousse à rester cohérents avec notre mission : faire de la finance un véritable levier de la transition écologique.
Nous restons bien évidemment disponibles si vous souhaitez approfondir certains points ou en discuter directement avec nous,
Maya de l’équipe Goodvest